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COVID 19 – La Parole à… Patrick Maillard

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Patrick Maillard, dirigeant de la société BRARD mais également membre du Comité exécutif et président de la commission technique Menuiserie intérieure – Agencement de l’UMB-FFB.

BRARD est une entreprise spécialisée depuis 35 ans dans la menuiserie générale et technique ainsi que l’agencement. L’activité de la société est structurée autour de 4 pôle de compétences :

  • MENUISERIE BOIS AGENCEMENT : 38 années d’expertise en menuiserie ouvragée d‘agencement et usinage du bois
  • MENUISERIE BOIS TECHNIQUE : Connaissance technique et logistique des grandes opérations tertiaires de bureaux et de moyenne importance en quantité et surface
  • ATELIER DE FABRICATION : Maîtrise de la fabrication de la semi-série et de pièces uniques

1/ Comment l’entreprise BRARD s’est-elle adaptée à la crise sanitaire engendrée par le COVID 19 ?

PM : « Dans un premier temps nous avons analysé nos capacités à pouvoir poursuivre nos activités au bureau, en atelier et sur chantier. Les maitres d’ouvrage (MO) avaient décidé de fermer quasiment tous les chantiers. Seuls deux chantiers étaient restés ouverts mais, du fait qu’aucune disposition sanitaire n’avait été prise, nous avons décidé de ne plus nous y rendre. Concernant l’atelier, nous l’avons fermé dans l’attente des dispositions qui devaient être mises en place pour sécuriser notre personnel et en raison de notre besoin de moins produire. Nous avons ensuite analysé les différents postes de travail au bureau, à l’atelier et sur le chantier à la lumière de la crise sanitaire qui s’amorçait, puis nous leur avons appliqué les préconisations du guide OPPBTP publié le 2 avril et 10 avril.

En tant qu’adhérent de la FFB, nous avons pu aussi nous appuyer sur les guides et FAQ de la FFB ainsi que les « recommandations pour la reprise de l’activité dans un atelier de menuiserie et de charpente » diffusées par l’UMB-FFB le 3 avril.

2/ Quelles sont les mesures que vous avez prises pour vous réorganiser ?

PM : « Dans un premier temps, nous avons mis en activité partielle les équipes de production, atelier comme chantier. J’ai équipé d’ordinateurs portables tous les salariés qui pouvaient l’être, notamment ceux habituellement sédentaires du service Bureau d’Etudes Dessin (BE) et BE métré/devis pour leur permettre le télétravail. Déjà bien équipés numériquement et pouvant par le VPN accéder aux serveurs de l’entreprise, les Conducteurs de travaux et Chargés d’Affaires se sont mis en télétravail. Le service administratif et financier, sur la base du volontariat, a poursuivi son activité, chacun dans son bureau en alternant présence et congés payés. La direction, quant à elle, est restée présente pour répondre aux problèmes courants d’entreprise et préparer la reprise d’activité.» 

3/ Quels sont les premiers enseignements que vous tirez à titre professionnel de cette période ?

PM : « Une entreprise de bâtiment est sacrément fragile et c’est par l’humain qu’elle peut faire face aux difficultés. Avoir de bonnes équipes facilite l’indispensable adaptabilité dans de pareilles circonstances. Avoir des procédures pré-existantes permet une meilleure réactivité des équipes. Il est alors fort appréciable que celles-ci se mobilisent naturellement pour mettre en oeuvre et soutenir le changement. »

Y’a-t-il de nouveaux process / façons de faire ou de travailler que vous avez testé lors du confinement et que vous pensez conserver après le déconfinement ?

PM : « Un recours plus important au numérique semble permettre de communiquer efficacement. Il est donc probable que nous favoriserons dorénavant les visioconférences avec nos interlocuteurs internes et externes dès lors que la présence physique ne sera pas requise. »

4/ Depuis quelques semaines, les français disent favoriser les produits français et les entreprises françaises et se sentir plus concernés par leurs intérieurs / lieux de vie. Avez-vous observé cela au sein de votre entreprise (demandes de devis / appels …)?

PM : « Redonner la priorité au local est effectivement une attente que l’on sent monter et cela me paraît une bonne chose. Cela signifie pour nous utiliser le plus possible des ressources locales et faire travailler le plus possible également, du personnel local. Si comme je le pense, tout cela va dans le sens de ce que veulent les français, il faut que les pouvoirs publics en tirent les conséquences et lèvent les freins qui s’y opposent aujourd’hui. »

5/ Avez-vous un message à faire passer aux acteurs de la maitrise d’œuvre et de la maitrise d’ouvrage qui lisent cet article ?

PM : « Il y a peu, les entreprises de bâtiment commençaient à peine à voir le bout du tunnel après dix années difficiles. Les projets initiés par les maîtres d’ouvrage doivent donc impérativement faire l’objet d’un véritable travail d’équipe avec la maitrise d’œuvre dans la perspective d’objectifs gagnant-gagnant.

L’ensemble des acteurs de la construction doivent privilégier la réalisation de leurs projets avec des entreprises locales et au prix du « mieux disant » qui va dans le sens aussi de tous ces labels écologiques exigés qui doivent commencer par le choix de l’entreprise de production locale française.

La période difficile que nous traversons se traduit par un surcoût important qui ne peut pas être supporté par les seules entreprises comme il serait tentant de le faire. Le coût des installations supplémentaires, de l’entretien spécifiques des surfaces sur le chantier ainsi que de la perte de production due au temps passé à appliquer les gestes barrières et mettre en oeuvre les protections individuelles doit être partagés entre les entreprises, le Maitre d’Ouvrage et l’Etat. Engager toutes les dépenses chantier au compte prorata, serait une erreur catastrophique.

Cela aurait des conséquences irréversibles sur les capacités futures de construire. La situation actuelle est de l’ordre de « l’imprévisibilité » et ne peut pas être considérée à charge de l’entreprise. Un dialogue doit donc s’ouvrir entre les Maitres d’Ouvrages et les Entreprises pour tous les chantiers en cours et ceux à venir dont les marchés sont contractualisés.

Dans ce contexte si particulier, il ne peut pas y avoir des gagnants et des perdants. Je suis convaincu que, si chacun prend sa part de l’effort, alors dans un avenir proche nous serons tous encore plus gagnants.»

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