Les tendances émergentes relatives au bois de 2022

Le CNDB est particulièrement attentif aux évolutions sculptant le monde de demain pour consolider sa trajectoire et anticiper le cadre dans lequel les acteurs de la filière et le bois progresseront demain. Pour faire émerger des lignes stratégiques cohérentes et efficientes, il est indispensable de s’interroger sur l’usage que l’individu fera du bois, quel rapport entretiendra-t-il avec, comment chacun insérera le matériau dans son univers personnel, son habitat.

Afin de dessiner les premières lignes de réponses sur les tendances émergentes relatives au bois, le CNDB a fait appel aux compétences inspirantes et sans commune mesure de Vincent GRÉGOIRE, Chasseur de tendances de l’agence Nelly Rodi.

Reposant sur du “social listening” et un regard acéré sur la société, ses comportements, ses attentes, ses envies, ses besoins, ses passions, ses centres d’intérêt et les sujets structurant, Vincent GRÉGOIRE propose une macro-analyse pertinente laissant entrevoir 4 sociostyles majeurs qui composeront la société française à échéance immédiate. De la résistance à la quête en passant par la résilience en 2021, 4 grandes postures diverses peuvent être extraites et se symboliser respectivement par les 4 “R” : la Revanche, le Ralliement, la Régénération et la Réparation.

L’identification de ces 4 grandes postures laisse entrevoir le profil détaillé de ces 4 grandes familles de consommateurs et, de fait, de leur approche différenciée du bois dans l’habitat.

“Il n’y a pas une tendance, il y a des bois ! C’est un état d’esprit. Il serait restrictif de se cantonner à une catégorisation socioprofessionnelle, notre approche se nourrit de l’ensemble des valeurs constituant le spectre de notre société pour faire émerger une colonne vertébrale de comportements et les publics s’y rattachant.” Vincent Grégoire, agence Nelly Rodi.

Derrière la posture de revanche s’expose sans complexe les “kiffers”. Après des mois de frustrations liées au contexte sanitaire, les “kiffers” sont à la recherche d’une nouvelle normalité dans laquelle ils peuvent s’exprimer de manière excessive. À leur image, leur maison s’érige comme un lieu de liberté exubérante invitant à l’inspiration. Le bois se fera ici fantaisie, augmenté et connecté.

L’année 2021 est bel et bien l’année de la résilience, si les “kiffers” trépignent d’envies de se lâcher sans retenue, d’autres, à l’image des “illuminés” optent pour une posture de ralliement. Leur épanouissement passe en effet par l’expression offensive de leur indépendance. Position disruptive, indépendance affichée, la maison de l’illuminé est un refuge qui rayonne par sa sécurité et sa sérénité. Écrin alliant protection, technicité et éléments ostentatoires, le matériau bois s’y affiche sublimé, brûlé, pétrifié…

Pour leur part, les « exhausteurs » tendent indubitablement à se régénérer eux-mêmes par leurs actions positives envers leur environnement. Affirmation écologique modérée, adeptes de la RSE, ils fusionnent le naturel à la technologie pour trouver des solutions optimales et durables dans leur habitat. Bien-être et bienveillance, la maison cocon de l’écologiste technophile se pare de matériaux naturels et biosourcés.

Sûrement le sociostyle le plus philanthrope, le “réparateur” est ce que nous pourrions définir comme le hippie nouvelle génération. Ancré dans son environnement proche et ambassadeur des circuits courts, il use, détourne, combine, recycle les matériaux à sa disposition. Décomplexé des matériaux et attaché à la collaboration, le “réparateur” s’érige un habitat modulable composé de matériaux hétérogènes. Véritable tableau pédagogique de la réemployabilité et de la richesse des savoir-faire d’artisans locaux, la maison expose le matériau sous toutes ses formes : bois recyclé, cassé, recollé…