Il s’agit de Lames de bois massif ou contrecollé en sapin, épicéa, mélèze, douglas, châtaignier, red cedar…
Principes
Les bardages en lames sont des revêtements extérieurs destinés à recouvrir des parois verticales ou proches de la verticale. Ils sont constitués par des planches brutes ou rabotées. Ces lames peuvent être à vive arête ou profilées afin de s’emboîter.
Les bardages sont généralement fixés par clouage sur une ossature secondaire qui assure la ventilation. Ce type de revêtement est une solution sèche présentant une bonne compatibilité avec les techniques d’ossature en bois.
Avant la pose, il faut mettre en place un pare-pluie continu. Les bardages en bois permettent une grande variété d’expressions architecturales.
Matériaux
Qualité
Compte tenu de l’exposition des bardages en extérieur et donc des variations hygrométriques auxquelles ils sont soumis, on choisira des essences peu nerveuses et peu fendives. Les essences les plus couramment utilisées sont résineuses : douglas, sapin, épicéa, pin (sylvestre ou maritime), mélèze, red cedar.
Des essences feuillues sont également utilisées : châtaignier, chêne, robinier, et divers bois tropicaux.
À noter : Les tasseaux formant l’ossature secondaire doivent avoir un classement mécanique minimum : C18.
Humidité
Mis en œuvre à l’extérieur des bâtiments, les bardages connaissent des variations d’humidité importantes. Selon la saison, l’exposition et le type de finition, une lame peut avoir un taux d’humidité variant de 8-10% à 18-20%. Afin de limiter les déformations et les gerces des lames, l’humidité des lames de bardage doit être de 15 % avec un maximum toléré de 18%.
Risques biologiques
Les lames sont exposées aux risques d’attaque des champignons et accessoirement des insectes. Elles doivent répondre aux exigences de la classe de risque 3. De ce fait, on doit utiliser des bois d’essences naturellement durables ou bien utiliser des bois traités.
Cependant, l’expérience montre que ces risques d’attaque sont faibles et que des bardages non traités ont une excellente durabilité, s’ils sont choisis dans des essences suffisamment durables (douglas, mélèze, pin,…).
Le bardage doit toutefois êtres ventilé, et son profil et son mode de fixation doivent être bien réalisés pour éviter toute rétention d’eau.
Types de lames
Lames non usinées
Il s’agit de planches séchées, brutes de sciages ou rabotées et posées horizontalement ou verticalement. Ce principe est traditionnel, mais l’étanchéité autour des pré-cadres et dans les angles doit être bien réalisée.
Lames usinées
Il s’agit de lames rainées bouvetées ou feuillurées. C’est le bardage le plus utilisé en France. Les lames sont parfaitement tenues même en cas de variations dimensionnelles puisqu’un jeu est possible. De plus, les pointes peuvent être clouées pratiquement non apparentes si les lames ne sont pas trop larges.
Dimensions des lames
La largeur des lames est généralement comprise entre 90 et 150 mm. Elle ne doit pas excéder 7 fois l’épaisseur pour éviter tous risques de déformation.
L’épaisseur varie entre 18 et 27 mm avec une épaisseur courante de 22 mm surtout dans le cas d’usinage rainé bouveté. Le choix de l’épaisseur dépend aussi de l’écartement des supports afin d’obtenir une flèche réduite (1/200). La longueur peut atteindre 5m.
Fixation des lames
La fixation se fait exclusivement par pointes en acier inoxydable car les pointes en acier protégé (galvanisé, électro-zingué, bichromaté, etc.) provoquent toujours, à terme, des coulures noires (la couche de protection se fissure lors de la frappe au marteau manuel ou pneumatique). Ces pointes doivent être obligatoirement annelées ou crantées pour que leur tenue soit assurée dans le temps. Leur longueur doit être au minimum de 2.5 fois l’épaisseur du bardage (soit 55 mm minimum pour un bardage de 22 mm). Si la largeur des lames n’excède pas 120 mm, une seule rangée de pointes suffit à condition qu’il y ait un assemblage rainé bouveté ou feuilluré. Au-delà, on posera une deuxième rangée de pointes.
Afin de limiter les risques de fentes pour les lames larges il est conseillé de ne pas trop écarter les rangées de clous et de les placer en limite de chant à une distance au moins égale à 1/4 de la largeur de la lame (par exemple pour une lame de 140 mm, la limite du chant = 35 mm).
Types de pose
Pose verticale à recouvrement
C’est la technique la plus traditionnelle. Elle permet un bon écoulement de l’eau de pluie et elle est très durable.
Elle consiste à clouer des lames légèrement écartées sur des tasseaux horizontaux. Des planches ou des lattes viennent se superposer pour former couvre-joint. Afin de favoriser l’écoulement de l’eau, les lames sont découpées en sifflet pour former larmier en partie basse et doivent être protégées en tête. On peut également poser les planches en recouvrement les unes des autres (pose à clin).
Pose verticale à embrèvement
Cette solution est assimilable dans sa pose à la précédente. Pour les lames de faible largeur (<100 mm) la pose d’un seul clou latéral est suffisante et permet la réalisation d’un bardage sans clou apparent.
Pose horizontale à recouvrement
Autre technique traditionnelle, la pose à clin est simple à mettre en œuvre même sur des grandes longueurs. Elle est cependant plus salissante que la pose verticale (les coulures de l’eau sont perpendiculaires au sens des fibres). Elle consiste à disposer les lames horizontalement, chaque lame venant recouvrir partiellement la précédente.
Le recouvrement est au minimum de 10 mm et au moins égal à 10% de la largeur.
Pose horizontale à embrèvement
Cette pose est assimilable à la précédente. On veillera à ce que la languette des lames à embrèvement soit toujours posée en partie supérieure.
Pose inclinée
A la différence des poses verticales et horizontales, la pose inclinée ne favorise pas la dispersion des eaux. Elle entraîne des risques importants de rétention d’eau en partie basse des lames inclinées qu’il est nécessaire de prévoir notamment par un dispositif de drainage.
Attention : L’inclinaison des lames peut entraîner des illusions d’optique pouvant faire paraître courbes des éléments droits (par exemple des poteaux).
Pose cintrée
Le bardage à lame permet d’épouser sans difficulté des formes courbes. Le rayon de cintrage dépend de l’épaisseur et du profil.
Ventilation
Afin d’assurer un bon comportement du bois dans le temps, une lame d’air est réalisée par des tasseaux fixés verticalement ou horizontalement. L’épaisseur de la lame d’air est généralement comprise entre 15 et 30 mm.
Pour être suffisante, la ventilation doit se faire par des orifices ayant au moins une largeur de 1 cm. Les entrées et les sorties doivent avoir une section minimum de 50 cm2/m et être munies de dispositifs anti-rongeurs et anti-insectes (profilés spéciaux, grillage…)
Le lattage vertical (lames horizontales) permet une bonne ventilation. En cas de lattage horizontal (lames verticales), il faut prévoir une discontinuité des lattes tous les 2,50 à 3 m avec une mise en quinconce des espaces afin de favoriser la circulation de l’air et l’écoulement des eaux accidentel.
Pare-pluie
Afin d’éviter les pénétrations accidentelles d’eau dans les murs à cavité ouverte, un pare-pluie est nécessaire. Imperméable à l’eau, il doit avoir une perméance à la vapeur d’eau suffisante pour éviter tout risque de condensation (mini = 0,5 g/m2.h.mmHg).
Les principaux pare-pluie utilisés sont :
- Les feutres bitumés,
- Les panneaux de fibres de bois bitumés,
- Les films polyéthylène ou polyester non tissés.
Le pare-pluie doit être posé avec des recouvrements horizontaux minimum de 10 cm (5 cm pour les recouvrements verticaux).
On veillera en particulier à ce que le pare-pluie recouvre bien les dispositifs de fractionnement du bardage (solin métallique par exemple) et ne soit pas déchiré.
Préservation / finitions
Les bois exposés aux intempéries, même traités en autoclave aux sels ou durables naturellement, auront un vieillissement d’aspect s’ils ne reçoivent aucune finition.
Si l’on veut éviter tout changement d’aspect, il faut appliquer sur le bois en extérieur des peintures ou des lasures en vérifiant au préalable l’expérience des fabricants et leurs références.
Bois non traité
Les bois non traités vont subir les effets décrits avec des nuances qui dépendent des conditions d’exposition et des essences, mais qui, en général, tendent toutes vers le gris ou le noir. Cet aspect esthétique qui n’affecte en rien la durabilité des bois peut poser des problèmes d’intégration dans certains sites et des problèmes d’image de marque.
Bois traités en autoclave aux sels (CCA, CCB)
Le traitement en autoclave donne au bardage une couleur verdâtre (pin) ou brune (douglas) et ralentit son grisaillement dans le temps mais ne l’empêche pas sur le long terme.
Attention : Les lames traitées en autoclave ont un taux d’humidité élevé après traitement et sont donc susceptibles d’un fort retrait. Il est indispensable d’utiliser des bois ayant retrouvé un taux d’humidité de 15% environ. Cette précaution permet également d’éviter les coulures verdâtres pouvant résulter d’une exsudation des produits après traitement.
Bois rétifiés
La rétification donne aux lames une couleur brune. Elle limite les reprises d’humidité et donc les attaques de champignons pour les essences sensibles (sapin, épicéa), leur conférant une meilleure durabilité, mais ne ralentit pas le grisaillement.
Lasures
Elles peuvent être plus ou moins filmogènes, ce qui donne un aspect plus ou moins satiné, les plus filmogènes se rapprochant des vernis, ceux-ci étant à proscrire en finition extérieure. En effet, une lasure s’entretient facilement sans décapage avant une nouvelle couche car sa composition permet une usure lente et régulière par farinage sans écaillage du film, ce qui n’est pas le cas des vernis.
Compte tenu des contraintes architecturales, on essaiera de choisir une lasure pigmentée, mais ni incolore, ni trop foncée car dans le premier cas, la protection contre les rayons ultra violets n’est pas bonne et dans l’autre cas, en cas d’exposition au soleil, un échauffement plus important du bois se produit et donc une plus forte dessiccation entraînant plus de déformations.
Peintures
Elles doivent avoir une perméance suffisante pour laisser respirer le bois. Les peintures micro poreuses en phase aqueuse sont celles qui offrent la meilleure durée de vie. Certaines lames peintes offrent une garantie de finition de10 ans, quand la peinture est appliquée en usine de manière industrielle.
Dégriseurs
Ce sont des produits permettant de nettoyer le bois même après 15 ou 20 ans et qui redonnent au bardage exactement sa couleur d’origine.
Autres produits
Bardages en bois reconstitué
Il s’agit de lames qui ressemblent à des lames de bois massif :
- Profilés en fibres de bois collées haute densité, revêtus d’une finition opaque appliquée en usine d’une durée de vie garantie plus de 10 ans sans entretien,
- Profilés en particules agglomérées par résine synthétique avec également une finition laquée opaque appliquée en usine d’une durée de vie également très longue sans entretien.
Elles sont posées comme des bardages en bois massif, sur liteaux et pare-pluie.
Bardage en bois lamellé-collé
La technique du lamellé-collé permet de fabriquer des bardages en bois de plus forte épaisseur (jusqu’à 30 mm.) et de plus grande largeur (jusqu’à 30 cm.) que les lames en bois massif.
Les conditions de pose et d’entretien sont identiques à celles des lames massives.
L’écartement des supports ne devra pas dépasser 25 fois l’épaisseur du bardage.
Ex : Bardage 18 mm = écartement 55 cm sans excéder 65 cm.
La jonction d’extrémité des lames rainées bouvetées en bout ou la jonction de deux lames doit se faire obligatoirement sur un liteau.
Normes et DTU
DTU 31.2 : Construction des maisons et bâtiments à ossature en bois
DTU 41-2 : Revêtements extérieurs en bois
Cahiers 124 et 128 du CTBA
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